Limiter l'installation d'écrans
Repenser l’usage des écrans dans les espaces publics (postes, magasins, rives du lac, parkings, bords de routes, banques, etc…) et se poser la question de leur réelle nécessité.
Des emplois de caissiers sont très souvent supprimés à la suite de la pose d’écrans tactiles. Quand bien même les entreprises faisant appel à cette technologie multiplient leurs bénéfices.
Les composants entrant dans la production de ces écrans engendrent dans certains pays le travail forcé des enfants. L’impact écologique en matière de GES sur les écosystèmes et la biodiversité est catastrophique. L’installation d’écran est dans 90% des cas une aberration éthique, écologique et sociale !
La pose d’écrans tactiles dans des lieux publics tels que les magasins, les fast-foods, les stations-service, les parkings ou même sur le bord des routes a profondément transformé notre quotidien, mais elle engendre aussi des conséquences écologiques et sociales notables et souvent ignorées.
L’impact écologique des écrans tactiles
Les écrans tactiles, qu’ils soient utilisés dans les commerces pour effectuer des paiements ou dans l’espace public pour diffuser des informations, ont un coût écologique non négligeable. La production de ces appareils requiert une extraction massive de minerais rares, comme le lithium, le cobalt ou le nickel, qui sont nécessaires à la fabrication des batteries et des composants électroniques. Ces minerais sont souvent extraits dans des conditions catastrophiques, notamment en République Démocratique du Congo, où des enfants travaillent dans des conditions dangereuses pour les récupérer. L’exploitation minière a des impacts dévastateurs sur les écosystèmes locaux, polluant les sols et les eaux, tout en contribuant à l’augmentation des gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique.
La fabrication des écrans tactiles en elle-même implique également une consommation d’énergie élevée et des émissions de CO2. En effet, les chaînes de production des appareils électroniques sont très énergivores, et leur transport à travers le monde ajoute encore une pression sur l’environnement. À terme, chaque écran installé dans un lieu public contribue à l’empreinte carbone globale.
La disparition des emplois et la déshumanisation du service
L’un des effets les plus visibles de cette révolution numérique est la disparition progressive des emplois liés à l’accueil et au service client, notamment ceux des caissières. Dans les fast-foods, les grandes surfaces ou les stations-service, la pose d’écrans tactiles pour prendre des commandes ou effectuer des paiements supprime des milliers de postes. Ces machines, conçues pour « simplifier » l’expérience client, ont en réalité un coût humain considérable. Les caissières et autres travailleurs du secteur doivent désormais chercher d’autres opportunités d’emploi, souvent moins qualifiées et mal rémunérées.
Cela entraîne aussi une déshumanisation des relations commerciales : au lieu d’un échange humain, on se retrouve face à une interface froide et impersonnelle. Les clients, notamment les personnes âgées ou celles moins familières avec les technologies, peuvent être perdus ou frustrés par l’usage de ces écrans, mettant ainsi une partie de la population à l’écart des progrès technologiques.
L’inutilité de ces technologies dans certains contextes
L’implantation systématique de ces écrans ne répond parfois pas à un besoin réel. Dans de nombreux cas, ces technologies sont plus installées pour « suivre la mode » ou donner une image moderne que pour répondre à une véritable nécessité. Les panneaux publicitaires géants sur le bord des routes, par exemple, peuvent distraire les conducteurs et augmenter les risques d’accidents, tout en consommant de l’énergie de manière excessive pour afficher des messages souvent inutiles ou répétitifs. Dans les parkings ou sur les trottoirs, des écrans tactiles servent parfois simplement à diffuser des publicités, contribuant à une surconsommation d’énergie et à une pollution visuelle croissante.
Ces dispositifs, loin d’améliorer la vie des citoyens, deviennent souvent des éléments superflus dans un monde déjà saturé d’images et de notifications. En multipliant les points d’affichage numériques, on renforce une forme de distraction et de consommation incessante d’informations, alors que l’on pourrait imaginer des solutions plus simples, moins énergivores et plus humaines.
Les conséquences sociales et écologiques à long terme
En somme, l’essor des écrans tactiles dans les espaces publics, tout en ayant des avantages immédiats, est accompagné de nombreux effets secondaires négatifs. Le coût écologique, tant au niveau de l’extraction des ressources que de la production et du transport des appareils, ne peut être ignoré. Les mines, souvent exploitées par des enfants, contribuent à des violations des droits humains, tandis que la consommation d’énergie des écrans s’ajoute aux émissions de gaz à effet de serre.
Parallèlement, la perte d’emplois dans les secteurs de la vente et du service à la clientèle crée un fossé social grandissant, où une partie de la population, moins technophile ou moins adaptable, se retrouve exclue du marché du travail. Ce processus de numérisation déshumanise le service, laissant une société de plus en plus distante et individualiste.