La politique va-t-elle trouver des solutions efficaces contre le dérèglement climatique ? (en cours)

La politique va-t-elle trouver des solutions efficaces contre le dérèglement climatique ? (en cours)


Le 9 février 2025 restera une date marquante dans l’histoire politique suisse, non pas pour une mobilisation record, mais pour l’un des taux de participation les plus faibles des votations fédérales récentes. Avec seulement 37,9 % de participation au niveau national, l’initiative populaire « Pour une économie responsable respectant les limites planétaires » a été rejetée à 69,8 %. Mais ce chiffre ne reflète en rien un rejet massif de la nécessité d’un changement. Au contraire, il illustre un malaise profond au sein de la population suisse face à un système politique qui semble avoir perdu toute crédibilité.

Les citoyens ne se sont pas déplacés en masse pour voter Non. Ils n’ont pas exprimé un rejet actif de cette initiative qui visait à mettre en place des mesures drastiques pour restructurer l’économie selon les limites planétaires. Ils savaient que ce projet, s’il était accepté, mettrait fin à un système économique défaillant qui exploite l’environnement et creuse les inégalités. Ils savaient aussi que les catastrophes climatiques s’accélèrent, que le temps presse, et qu’il est devenu irresponsable de continuer sur la voie actuelle. Pourtant, ils ne sont pas allés voter Oui non plus.

Pourquoi ? Parce que la confiance dans le système politique suisse est à un point de rupture. Depuis des décennies, les dirigeants ne savent répondre aux crises que par des taxes supplémentaires, des demi-mesures et des promesses creuses. À chaque alerte climatique, on impose des restrictions aux ménages pendant que les grandes entreprises continuent leurs activités destructrices sans réelle contrainte. Chaque tentative de réforme écologique finit par être édulcorée, transformée en un compromis inefficace, où l’intérêt économique immédiat prime toujours sur la survie à long terme de la planète.

Ainsi, face à cette initiative, une large partie de la population a choisi l’abstention. Non par désintérêt, mais par lassitude. Par refus d’adhérer à un système qui n’offre que des choix biaisés : un statu quo destructeur ou des réformes qui se transforment en nouvelles charges pour les citoyens sans jamais remettre en question les véritables responsabilités. Cette inertie politique, ce manque de courage des dirigeants, ont conduit les Suisses à une impasse où même ceux qui veulent un changement radical ne croient plus en la capacité du système à l’apporter.

Le rejet de l’initiative du 9 février 2025 n’est donc pas une victoire pour l’ordre établi, ni une défaite pour l’écologie. C’est un signal d’alarme. Un symptôme du divorce croissant entre le peuple et ses institutions. Un message silencieux, mais lourd de sens : tant que la politique ne proposera que des solutions punitives et inefficaces, elle continuera de perdre la confiance de ceux qu’elle prétend servir. Et si rien ne change, la prochaine grande décision ne se fera peut-être plus dans les urnes, mais sous la pression de crises qui ne laisseront plus le luxe de tergiverser.

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